
Parce qu’elles sont disponibles en abondance, invasives et poussent là où on ne les y a pas invitées, ces « mauvaises » herbes font souvent le malheur des jardiniers. Pourtant, si on y regarde d’un peu plus près certaines d’entre elles sont de véritables plantes médicinales.
Tout ce qui nous est disponible en abondance n’est pas nécessairement dénué d’intérêt. Les plantes les plus rares ou les plus coûteuses ne sont pas forcément plus efficaces que celles que nous piétinons et arrachons dans le jardin! Ces « herbes du pauvre » ont été discréditées, associées aux périodes de disette (les paysans les ramassaient lorsqu’il n’y avait rien d’autre sous la main) ou à des remèdes de « bonne femme ». Bref, elles ont fait l’objet d’un désaveu social et ont été reléguées au second plan. Aujourd’hui, l’herboristerie du peuple reprend la place qu’elle avait injustement perdue.
Pourquoi consommer des plantes sauvages comestibles?
Parce qu’elles sont plus sujettes aux attaques que les végétaux cultivés en milieu protégé, les plantes sauvages fabriquent une plus grande quantité de composés phytochimiques (produits chimiques végétaux) pour se protéger contre les bactéries, les champignons ou les prédateurs.
Certains composés phytochimiques ont des propriétés antioxydantes, d’autres ont des propriétés antimicrobiennes… En plus de cela, elles sont aussi extrêmement riches en vitamines et minéraux.
Un intérêt nutritionnel et médicinal.
Au printemps, nous voyons apparaître dans nos jardins bons nombres de plantes sauvages, très riches en micronutriments. Après tout, ces plantes ne sont-elles pas celles qui nous ont nourris pendant des milliers d’années et apportés les éléments dont nous avions besoin pour vivre?
D’après les données de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’agriculture), certaines plantes sauvages offrent des qualités nutritionnelles de loin supérieures aux légumes et aux fruits cultivés. Alors pourquoi s’en passer?
La nature « fait pousser les plantes pour notre plus grand bien depuis la nuit des temps ».
Maria Treben.

Les règles de la cueillette.
La règle n°1: Être absolument certain de l’identification des plantes que vous cueillez! Procurez-vous un bon guide d’identification (Guides des fleurs de France et d’Europe, éd. Delachaux et Niestlé) ou demandez conseil à un botaniste.
Éviter de cueillir à proximité de lieux pollués (bords de route, champs non bio, décharges, zones industrielles, cimetières…).
Cueillir uniquement la partie de la plante dont vous avez besoin et laisser au moins 2/3 de la population afin de ne pas entraver l’écosystème.
Cueillir par temps sec et ensoleillé et uniquement les plants sains.
Bien nettoyer la plante au vinaigre pour éviter les agents pathogènes. Si vous la consommez crue, il faudra un nettoyage plus profond et une pré-cuisson pourrait être nécessaire. Renseignez-vous bien à ce sujet!
Comment les employer au quotidien:
Sources:
Dr Jean Valnet, La phytothérapie Se soigner par les plantes.
Bernard Bertrand, Les secrets de l’ortie et plusieurs vidéos disponibles sur YouTube, que je recommande grandement!
Larousse, Encyclopédie des plantes médicinales.
Vicky Chown & Kim Walker, Mon herboristerie maison.
François Couplan, Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées.
2 commentaires sur “Des « Mauvaises herbes »? Changeons notre regard.”