
Le terrain d’une personne, ou son « milieu intérieur », est la meilleure arme dont elle dispose pour vaincre naturellement les affections de manière autonome. En cette période particulière, notre corps aurait cependant besoin d’un petit coup de pouce… Dr Marine Bernard, médecin nutritionniste, nous partage ses conseils!
« Le microbe n’est rien, le terrain est tout », aurait dit Pasteur.
Un terrain équilibré et propice contribue à assurer l’équilibre de l’organisme et à maintenir le corps en harmonie, lui permettant ainsi de se défendre contre les affections extérieures et de conserver son état de santé. Cultiver son terrain est la meilleure façon de mettre toutes les chances de son côté pour résister aux affections, mais cela se prépare évidemment sur le long terme: cela passe par l’alimentation, l’hygiène de vie… le sujet est très vaste et ne se résume pas en quelques lignes!
En l’absence d’un terrain propice et face à des agressions hors du commun, un petit coup de pouce serait le bienvenu en cette période particulière.
Dr Bernard nous conseille sur les moyens de prévention pour renforcer naturellement le système immunitaire et faire face aux infections hivernales:
Combler les carences en micronutriments.
Vitamines, minéraux, oligoéléments… les micronutriments sont essentiels pour un bon fonctionnement de nos cellules et de nos organes et entrent en jeu dans toutes les réactions chimiques de notre corps. Dans la société actuelle, avec la pollution, le stress, le train de vie citadin et la sous-qualité nutritives des aliments, nous pouvons considérer que nous avons de grandes chances de présenter un déficit en un ou plusieurs micronutriments, nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme, et à fortiori, du système immunitaire. Voici les plus couramment observés et quelques pistes pour y remédier:
Fer
On en trouve dans l’huile de foie de morue, le boudin, la viande, les légumineuses… À savoir: la vitamine C augmente l’absorption du fer (on peut consommer des légumes avec de la viande par exemple), alors que les tanins peuvent diminuer son absorption (il est préférable d’éviter le vin rouge ou le thé très infusé pendant les repas).
Zinc
Il y a peu d’aliments riches en zinc. On en trouve énormément dans les huîtres, mais il est difficile de les inclure régulièrement dans son régime alimentaire! Il y a aussi la solution du germe de blé grillé (à acheter en paillette pour saupoudrer sur ses plats).
En complément nutritionnel: on peut le trouver sous forme de pastilles à sucer. À prendre dès les premiers jours d’automne, en prévention ou dans les 24h suivant l’apparition d’un syndrome grippal, par exemple.
Sélénium
Pour une bonne activité des globules blancs. Une seule noix de Brésil contient l’Apport Nutritionnel Recommandé (100-200 microgramme/j)! Autres sources: poissons, oeufs, céréales complètes.
Vitamine D
Pour son action anti-infectieuse et anti-inflammatoire. C’est une vitamine retrouvée dans l’alimentation et synthétisée dans l’organisme humain sous l’action des rayonnements du soleil. On en trouve principalement dans les poissons gras (saumon, hareng, sardine) ou dans l’huile de foie morue. On en trouve aussi dans les produits laitiers, le beurre, les oeufs, les champignons.
Ces apports sont dans beaucoup de cas insuffisants et on a souvent besoin de recourir à des compléments nutritionnels. Mais attention, la dose conseillée dépend du statut de départ!
Vitamine E
Pour une meilleure réponse immunitaire chez les seniors (cette vitamine est moins bien assimilée avec l’âge). On en trouve dans l’huile de germe de blé (1 càs apporte la dose quotidienne recommandée). A consommer crue, de première pression à froid, à conserver au frigo et ne surtout pas la chauffer!
Vitamines du groupe B
On en trouve dans la levure de bière ou levures alimentaires, que vous trouverez en paillette, à saupoudrer sur ses plats. Autres sources: les fruits, les légumes verts, les noix, les abats, les graines.



Le Dr Bernard nous met en garde sur la prise de compléments nutritionnels de manière autonome: ceux-ci ne devraient pas être pris sans avis médical.
Un maillon essentiel: les oméga 3.
Les oméga 3 appartiennent à la grande famille des acides gras polyinsaturés, tout comme les oméga 6. Ils sont tous deux dits « essentiels » car l’organisme humain ne peut les produire lui-même, il nous faut donc les apporter par l’alimentation. La balance entre l’apport en oméga 3 et en oméga 6 est très importante pour l’organisme:
Nous devrions consommer au maximum 4 fois plus d’oméga-6 que d’oméga-3, alors qu’en règle générale nous en consommons 20 fois plus!
Consommer d’avantage d’oméga 3 pour rétablir la balance entraînerait un bénéfice pour la santé, avec entre autre un renforcement de l’immunité.
Cette supplémentation peut se faire par des capsules de compléments alimentaires ou par une assiette riche en poisson gras (sardine, hareng, maquereau), l’huile de colza, l’huile de lin, l’huile de germe de blé (toutes les huiles « être extras vierges et de première pression à froid », à conserver au frigo pour les deux dernières), ou encore les oeufs étiquetés « oméga 3 ». L’idéal serait d’ajouter à cette assiette des polyphénols (oignons, épices, herbes aromatiques, fruits rouges, chocolat noir) afin de protéger les acides gras de l’oxydation.
L’intérêt des probiotiques.
Les probiotiques sont des micro-organismes vivants qui peuplent l’intestin et permettent d’établir une bonne flore intestinale, celle-ci dépendant directement d’un bon équilibre entre les bonnes et mauvaises bactéries qui s’y trouvent. Les probiotiques viendront aider à rétablir l’équilibre en cas de dysbiose (nom qui désigne un déséquilibre du microbiote intestinal).
À ne pas confondre avec les prébiotiques qui sont des fibres alimentaires et qui serviront en quelque sorte de « nourriture » aux probiotiques!
Les probiotiques optimisent le rôle de défense du système immunitaire, notamment pour les souches: Lactobacillus rhamnosus GG, lactobacillus casei et bifido bifidum. Une cure de 10 jours par mois de ces souches peut être bénéfique.
/Les sources naturelles de probiotiques.
• Les aliments lactofermentés tels que:
la choucroute crue,
les olives,
le pain au levain,
certains condiments japonais : tamari, shoyu, miso, tempeh,
certaines boissons naturellement gazeuses : kéfir, kombucha,
les bocaux de légumes lactofermentés à réaliser soi-même,
• La levure de bière (je l’utilise chaque jour en paillette, à saupoudrer sur les plats).



Un tout grand merci au Dr Marine Bernard pour ses précieux conseils et surtout, prenez soin de vous!